dimanche 7 août 2011

La danse d'Esméralda

Dans nos cœurs, Esméralda danse au rythme des Nuages de Django Reinhardt. Elle a quitté le parvis de Notre Dame où l’a installée Victor Hugo pour errer dans notre imaginaire et vivre en nous.
Quoi que j’écrive, je le dédie à cette beauté qui ne demande qu’à aimer.
Pourquoi faut-il que des êtres pétris de méchanceté souhaitent sa mort ?
Dans mon livre Contes des royaumes oubliés, la nouvelle liminaire intitulée l’accordéoneu a pour héros un être doublement méprisé. C’est l’enfant d’une marginale, installée dans un pré, vivant dans un wagon désaffecté. J’ai connu une famille identique dans le petit village du Nord où j’ai vécu, rencontrant également parfois à l’école des filles de mariniers que l’institutrice dédaignait. Je me souviens d’avoir été réprimandée pour avoir tenté de donner des explications, à la récréation, à une petite fille complètement perdue dans le dédale des leçons d’orthographe et grammaire.
L’accordéoneu, Accordéoniste en langue picarde, quitte le Nord inhospitalier muni d’un accordéon que lui a offert un gitan, hôte épisodique de sa mère.
J’ai vu récemment, parmi les expulsés, un homme qui n’avait pour tout bagage qu’un accordéon et un baluchon et j’en ai eu le cœur serré. 50 ans plus tard, mon Accordéoneu existe donc toujours ?
Pourquoi ne pas lui demander de jouer de son instrument, l’insérant ainsi dans les projets culturels de notre pays au lieu de le renvoyer comme un être indésirable ?
Tant que je vivrai, ces êtres se promèneront librement dans mes livres car ils se sont fondus en moi. Pourquoi ai-je intitulé mon dernier livre La Chanson des Nuages si ce n’est pour rendre hommage au musicien incomparable que fut Django Reinhardt dont les mélodies chantent pour l’éternité la beauté du Voyage et de la Liberté.

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