vendredi 27 janvier 2012

Fleur-de-Bitume

La déesse aux grands yeux s’habille de lumière et sème au vent graines et fleurs séchées dont elle attend la magnificence estivale. Brebis et chamois l’escortent et creusent dans le roc un sentier escarpé qui la conduira jusqu’aux edelweiss, tapis sacré, prometteur de neiges éternelles.
Elle s’assied, la déesse, vêtue de doux angora, elle tient une lyre et chante une ode à la nature dont elle est le garant.
Si belle est la chanson qu’elle va, par-delà les montagnes et tombe dans l’oreille d’une jeune citadine bottée de cuir et enroulée dans un lainage vaporeux qui la rend fragile et attirante.
Fleur-de-Bitume, la jeune fille s’installe à un carrefour, danse comme Esméralda et chante une mélopée qui attire les passants.
On lui donne quelques pièces qui l’aideront à vivre et à nourrir son enfant.
La déesse aux grands yeux la protège de son aile et l’emmène dans un paradis où elle téléporte un petit cœur d’ange, une fille venue d’une mauvaise rencontre mais qui est pour sa mère un véritable trésor.
Marbre, bois et verre sont les matières qui forment le logement chaleureux et orné de miroirs peints de liserons, de glycines et aussi de lilas.
Les fleurs embaument les pièces, la cuisine a des saveurs épicées et chocolatées.
Sa bonne action accomplie, la déesse aux yeux de lumière, sœur d’Athéna reprend le chemin de l’Olympe et laisse dans son sillage des edelweiss de nacre aux reflets d’argent.

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