mercredi 20 juin 2012

La Java des Amants


Ils dansent enlacés, le sourire figé.  Une rose rouge palpitant comme un cœur les unit. Ils vivent un rêve, une vie de passion et d’amour au son de l’accordéon. Le pianiste accélère le tempo. Les amants ont des ailes aux pieds, ils volent littéralement sur la piste marquetée et cloutée de coins d’argent qui sont les témoins des serments oubliés, jetés aux quatre vents.
Les mains crispées et gantées jouent leur solo, se distinguant des corps et des visages par leur langage muet et harmonieux « Es-tu à moi ? » disent les mains masculines mais leurs sœurs féminines se dérobent et attendent le point de non retour, celui de l’appartenance totale qui doit se manifester par un signe évident, une étoile ou une fleur sublime, témoignage d’amour parfait.
En cette attente, les mains féminines effectuent des arabesques au rythme de la danse et semblent détachées tout en restant liées. Dans un ultime trémolo, l’accordéoniste tente de maîtriser le couple et le conduire sur les rives de la passion assumée mais dans un dernier sursaut, la danseuse s’éclipse en faisant claquer ses talons, se repoudre pour la forme et disparaît dans un nuage parfumé.

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