jeudi 21 juin 2012

À mon frère, Daniel



         
Je n'ai pas pu te suivre sur les lointains rivages où tu as fini par échouer, tel un grand dauphin blessé.
Toi, mon frère, Daniel, tu incarnais la force et la joie de vivre et tu venais toujours au secours de la petite sœur, souvent malade, toujours en retrait. Quand nous étions petits, mais tu ne l'étais pas à mes yeux, nous cheminions main dans la main et tu me confiais des secrets que je ne trahissais jamais. J'écoutais en silence, admirant l'audace de celui qui était mon héros. Mais un jour, nos routes se sont séparées. Nos mains se sont désunies et chacun de nous a feint d'oublier l'autre.
C'était sans compter sur la force de notre enfance construite sur les pierres de lune de l'amour.
C'est ainsi que sur les pavés de notre nord natal, deux silhouettes cheminent main dans la main. Des deux enfants, le plus grand et le plus fort confie à l'autre, fragile, aux pas saccadés, les secrets de la vie.

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