mardi 5 juin 2012

Par la fenêtre...


 Une coiffe de dentelle est un papillon  prêt à s’envoler d’une fleur d’Ouessant. De même, mon cœur palpite ; celui que j’aime est loin mais tout à l’heure, dans quelques instants peut-être, il m’envahira de sa chaude présence et tout mon corps est en émoi. Ma demeure est un roc jeté en défi aux vents de tempête. Un océan d’amertume se brise en sanglotant sur ma taille figée en figure de proue.
Je suis le navire et la sirène et le rocher perfide et je pleure d’être ainsi une mouvance endormie au creux d’une tombe fidèle. Venez mouettes ; ne vous méprenez pas. Ma candeur est un leurre d’écume. Loin de vous je m’évaderai et mon plus bel horizon n’est pas votre plaine verte mais deux bras qui se confondent en une flexible amarre ; mon regard s’irise d’un bouquet de myosotis sur un semis de roses.

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