jeudi 21 juin 2012

Une chanson douce




Sur des lacs de brume, mes souvenirs d’enfance éclosent comme autant de lotus nacrés, défilant dans ma mémoire sous forme de chansons.
Celles que j’ai entendues quand j’étais toute petite, une chanson douce, susurrée par un Henri Salvador charmeur que je confondais avec le prince pourfendeur de loups, des chansons anciennes que de vieilles dames aux boucles d’argent chantaient dans les banquets d’une voix flûtée prête à se rompre, mais si charmantes, Les Mains de Femmes, ou plus pathétiques, Les Roses Blanches, toutes ces chansons si différentes et si merveilleuses dans leur diversité fleurissent dans mon cœur comme des immortelles. Elles effacent tous les chagrins et donnent à chaque journée une tonalité vivace qui embaume le mimosa et le lilas.
Des chansons plus graves, telles le Minuit Chrétiens, qu’un ténor de village entonnait avec force dans l’église médiévale de mon enfance à la messe de minuit m’ont appris, toute jeune, qu’une dimension spirituelle était nécessaire à l’équilibre humain. Toutes ces voix si précieuses s’unissent dans ma mémoire pour me donner la force qui me manque parfois et m’aident à franchir des seuils douloureux jusqu’à ce que le chant implose dans ma poitrine comme un acte d’amour.

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