mardi 4 septembre 2012

Le cygne bleu




Les anges jouaient de la lyre dans un ciel couleur safran. Répondant à l’harmonie ambiante, sur une mer inconnue, des cygnes bleus glissaient, devenant femmes-fleurs à chaque frémissement des vagues. C’était l’escorte radieuse de la barque du Roi Arthur démuni de sa belle Excalibur et séparé de sa reine, Guenièvre, murée dans un couvent en expiation de son amour passionné pour Lancelot à l’armure étincelante, personnage solaire et conquérant.
Mortellement blessé, allongé sur un catafalque pourpre, le Roi Arthur jetait un regard émerveillé sur cet environnement féminin sous l’éclat de la lune. Il n’éprouvait aucune souffrance et sentait qu’il se détachait du monde guerrier de sa jeunesse avec une intense émotion et croyait enfin vivre.
C’est alors qu’un cygne déploya ses ailes et l’emporta dans un pays bleu où il attend désormais qu’on le rappelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire