mardi 4 décembre 2012

Chanson du vieil amant





Te souviens-tu, ma reine, ma mie, du galop des chevaux qui annonçaient mon retour ?
Te souviens-tu, ma reine, ma mie, de nos retrouvailles sous la pluie ? Les roses jaillissaient des rochers en forme de seins et je m’y promenais comme un aveugle, en tâtonnant sur les rives du bonheur.
Te souviens-tu, ma reine, ma mie, de ces joyeux festins sur les berges souveraines de mes compagnons d’équipée, tous amoureux de toi, tous frustrés et jaloux de l’étoile que tu accrochais sur mes boucles blondes ?
Te souviens-tu, ma reine, ma mie… Las, j’ai oublié ce que je voulais dire. Il ne me reste de ce grand et fol amour qu’une chanson qui trotte dans ma tête et me donne la migraine.
Dans ces quatre murs où l’on m’a enfermé, je voudrais dissoudre la pierre et y creuser un nid comme les oiseaux.
Dis-moi, ma reine, mon amie, viendras-tu me chercher et m’arracher à l’éternelle nuit qui aveugle mes jours ?
J’ai oublié ton nom. Était-ce Lucile, Viviane ou encore Fleur de rêve ? J’entends les vautours au-dessus de ma tête. Par pitié, viens me chercher.

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