jeudi 27 décembre 2012

Le Chevalier des Songes



Une rose sur le poing, le Chevalier des Songes avance fièrement dressé sur sa monture aux couleurs de feu ; il entre dans une forêt épaisse tapissée de fougères et chemine en cadence dans une ronde d’oiseaux qui appellent le jour. Les ténèbres sont denses et le chevalier passe en revue les souvenirs de guerre qu’il laisse derrière lui comme un immense tombeau. Ce sera le tumulus énigmatique pour le futur. Qu’importait le motif invoqué ?
Il était fallacieux au regard du prix de la vie et du sang versé en pure perte puisque ces carnages sombreraient dans l’oubli. Les ténèbres se dissipent pour laisser place à une clairière inondée de soleil. Les fées y dansent et prient le chevalier de les rejoindre. Mais la rose se cramponne sur son poing et devient princesse aux voiles couleur safran. Elle saute délicatement dans la clairière et exécute une danse orientale qui pulvérise l’art désuet et charmant des jolies fées de la forêt.
Un palais miniature surgit sous ses arabesques et permet au chevalier de se reposer enfin, après toutes ces chevauchées imposées par l’ange du destin au son des tambours.
Benjouin, son noble destrier est pansé dans une écurie royale et il repose, à son tour, ses muscles tendus.
Les bienfaits de la nuit s’étendent sur la forêt des songes et le chevalier entre dans la légende en confiant ses secrets aux pages magiques d’un livre, seul et unique reposoir de l’âme des chevaliers errants.

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