lundi 4 mars 2013

Le tourbillon




Un tourbillon de fleurs a précipité l’arrivée du Prince Printemps dans son carrosse d’argent. Des juments blondes répondent aux impulsions du cocher vêtu d’habits chamarrés. Des laquais en livrée or et pourpre se tiennent à ses côtés.
Dans son carrosse, le prince lit un recueil de poèmes. Les mots s’égrènent dans son cœur comme une litanie amoureuse et certains d’entre eux se concrétisent sous la forme de fleurs. L’amour est une rose, la jacinthe illustre l’idéal, le bleuet, les vertus paysannes, la jonquille, le soleil, la pervenche, la croyance en Dieu, la pensée, la modestie, le coquelicot, ce qui est éphémère, la primevère, l’adolescence et tant d’autres symboles qui deviennent fleurs et embaument, le carrosse.
Il y en a tant que le prince ouvre la fenêtre et les jette, par brassées, en espérant qu’une jeune fille les ramasse pour en faire des bouquets. Ce sont des enfants qui ont fait cette jolie cueillette. Ils réalisent des compositions qu’ils offriront à leur mère et à leur institutrice.
Le Prince Printemps avance sur les routes au pas vif des chevaux qui finissent par faire une halte car l’écume est visible sur leur dos. Il se promène dans la campagne, respire l’air des abords d’une rivière et s’y rafraîchit les mains et le visage.
C’est alors, qu’elle arrive, la belle des belles, sa princesse !
Elle porte une jupe de velours noir et un corselet blanc. Ses longs cheveux sont relevés en un chignon et chaussée de ballerines, elle glisse en marchant à la manière d’un cygne sur un étang.
Elle sourit et lui tend la main. Alors le prince emmène l’élue de son cœur dans son carrosse d’argent et les chevaux, reposés, reprennent la route d’un trot assuré.
En route vers le royaume de l’amour !

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