mardi 19 mars 2013

La Tsigane





Par une nuit étoilée, la reine des gitans se baigna dans un lagon et lorsqu'elle en sortit, elle était couverte d'une fulgurance dorée. Les buissons chantèrent sous la poussée des oiseaux qui s'y étaient blottis pour la nuit et un fier guitariste joua si bien que la reine dansa, ses bracelets de chevilles marquant la cadence à la lueur d'un feu de camp.
Et c'est ainsi que grandit la légende d'une reine aux pieds nus dansant en écrivant sur la poussière du chemin la destinée des amants d'un soir ou de toute la vie.
Moi qui passais par là, je fus éblouie par sa beauté et l'implorai de me donner l'amour mais avec un sourire narquois, elle me signifia que mon étoile s'était inscrite dans la dentelle de sa robe et qu'il me faudrait trouver les mots pour persuader les autres de s'aimer.
Je repartis en songeant que la reine des gitans avait brisé mon destin de princesse d'un soir pour me donner les roses de tous les royaumes déshérités jusqu'à la fin de ma vie.
Un cerf blanc traversa la clairière et je m'endormis, apaisée, gardant comme un secret le cadeau de la tsigane.

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