lundi 4 mars 2013

Le grillon porte-bonheur




Caché dans une encoche murale, un grillon chantait. Il célébrait le jour et assurait la famille qui vivait dans ce foyer d’un bonheur parfait, à la seule condition de conformité à la modestie.
L’adolescente se rebella en écoutant ces recommandations : elle voulait le bonheur plein d’éclats de joie et de pépites. Elle voulait des robes de soie et des escarpins, des diamants et des pierres précieuses. « À quoi sers-tu, grillon, si tu ne m’apportes pas la richesse, les pièces d’or cachées dans une jarre et l’assurance de l’amour d’un beau prince ? Je ne veux pas de ton bonheur modeste, j’exige les lustres, les salles de bal, les lambris dorés, les valses viennoises, les roses par centaines, je veux…. » mais elle n’eut pas le temps de terminer la liste de ses exigences car elle fut emportée par une  vague géante, semblable à celle qui engloutit Pinocchio.
La fée qui avait protégé le garnement réussit à lui sauver la vie et elle fut bien heureuse d’être jetée sur un rivage et de vivre comme Robinson dans une île déserte, guettant au loin chaque jour la voile d’une goélette pour la ramener dans son foyer implorer le pardon du grillon.
Et le miracle eut lieu : elle se retrouva dans sa modeste maison et sur le seuil se tenait un jeune homme au beau sourire.
Il s’inclina avec grâce et lui baisa la main et lorsqu’il prit la parole, elle comprit qu’il s’agissait de la métamorphose du grillon et elle se sentit inondée de bonheur.

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