jeudi 18 avril 2013

Les roses de la nuit





Les roses de la nuit ont envahi mon âme et l’ont emmenée dans les mines d’or du roi Salomon. La reine de Saba est arrivée dans son char tiré par des juments blanches et est apparue dans toute sa splendeur, l’orient de ses yeux fascinant les hommes avec l’ardeur du cobra.
Humble servante vêtue d’une tunique de lin, je me suis tenue à l’écart de ces personnages fabuleux. Je ne pouvais pas être scribe puisque j’étais une femme alors j’ai broyé des plantes pour en extraire des couleurs et j’ai peint mille soleils sous la forme de visages féminins, de fleurs et de paysages féeriques puis ma tâche achevée, j’ai roulé toutes ces toiles dans un tombeau pyramidal et j’ai attendu le jour propice pour les rendre au jour.
Les roses de la nuit ont envahi mon âme et l’ont embellie, lui donnant la consistance d’un cristal de Bohème si pur et si fragile qu’il suffit d’un chagrin pour qu’il se brise.
Mais qui pourrait me donner un tourment si grand pour que je meure dans un noir ouragan ?
Le vent seul m’en donna la réponse, le souvenir tragique d’un grand amour déçu, la mort d’un poète, l’orage fou qui gronde chez les hommes, apportant le déclin d’une histoire et la disparition des chênes, ma vie liée à tous ces événements si loin du temps présent, des roses et des lys en ces jours conquérants où la nuit parle d’amour.
Les roses de la nuit m’ont laissée, apaisée et rompue, un sourire au bord des lèvres pour toujours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire