jeudi 9 mai 2013

Le manteau de la reine





Le manteau de la reine s’est étoilé de grands lys blancs et a volé autour de son port altier, libérant un visage pur et doux, aux yeux de bleuets et de profonds lacs aux berges florissantes.
Qu’il vienne donc, le prince à la cape de velours florentin, aux yeux d’émeraude, et au sourire éclatant, pourpre sur l’ivoire des dents, il trouvera la moitié d’une perle-monde jadis coupée en deux et il s’unira à elle pour engendrer de beaux enfants qui riront sous les cieux.
Le manteau de la reine, je l’ai eu, un jour entre les mains et je l’ai caressé sans trop y croire. C’est alors qu’il est devenu une montgolfière et qu’il m’a emmenée près du soleil, escortée par des colombes.
Ce petit voyage n’a duré que l’espace d’une illusion et je suis revenue sur terre en tenant une étoffe lumineuse qui m’a servi de ciel de lit.
Devenue princesse, j’ai rêvé qu’une escouade de couples lettrés et charmants, écrivant et chantant formerait une cour royale de style renaissance et j’ai attendu qu’ils reviennent, les Ronsard, les Du Bellay, les princes de l’esprit car le fleuve qui les a vu naître est toujours vivace et charrie les trésors lumineux de la pléiade.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire