samedi 28 septembre 2013

Mon pote le Gitan





Dans notre imaginaire, les gitans occupent une place de choix, témoin l’admirable chanson magnifiant leur goût du voyage.
De plus, ils sont présents dans la littérature française notamment in Le Grand Meaulnes et sont magnifiés dans la cinémathèque. Porte des Lilas reste un monument à la gloire de ceux qui préfèrent vivre à la marge de la société qui les a rejetés. Toutes ces situations nous sautent au visage aujourd’hui, en ces jours où l’on n’accepte plus de côtoyer les exclus.
J’ai vu un jour, sur une petite aire dans un village breton une jolie roulotte, pimpante, au repos afin de permettre au cheval de brouter un peu. Le couple était assis dans l’herbe. Un homme très séduisant et bien vêtu, à la mode du voyage, portant fièrement un chapeau, brossait amoureusement les cheveux de sa compagne tandis que leur petite fille jouait à faire des bouquets de fleurs. J’aurais aimé leur parler mais que dire ? Devant tant de beauté, je me sentais si misérable avec de pauvres mots pour unique paysage. Je les sentais si  impérieux, si riches de toutes ces images engrangées au cours de leur périple que j’ai baissé la tête, consciente de mon infériorité. Que dire du prince des gitans, Django Reinhardt dont on aime toutes les compositions ? Alors aujourd’hui, alors que l’on chasse ces pauvres gens pour prétexte de leur misère, ne sait-on pas si l’on expulse un petit garçon plein de génie ou une fillette au talent qui nous fait défaut ?
Je vois, parmi ces flots de voyageurs expulsés de leur camp de misère, quelques hommes qui ont un accordéon sur l’épaule et j’ai envie de les retenir et de leur dire : de grâce, apprenez-nous à en jouer !

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