samedi 19 juillet 2014

Chanson de mariage







Étire ta pâte, ma fille, jusqu'à ce qu'elle devienne aussi fine qu'un voile de mariée.
Un jour, tu recevras le bouquet qui te signale un bonheur proche du paradis.
Pour l'instant, tu dois te courber, plier, replier la pâte et l'épingler ensuite sur un drap de coton pur.
Lorsqu'elle sera translucide, tu prendras un pinceau pour l'enduire de beurre, de miel et de fleur d'oranger. Cette première couche achevée, tu poursuivras ces gestes ancestraux, plier, replier, aromatiser, former des couches parfumées qui donneront au mariage la touche finale qui conduit au lit en bois d'olivier.
Mais ce n'est pas ton tour, ma belle, l'une de tes sœurs se marie et il faut dignement recevoir les invités qui vont défiler, un à un pour jauger la mariée.
Sera-t-elle une épouse fidèle, une bonne ménagère, une bonne cuisinière, la mère qui portera de beaux enfants robustes, dignes de "la chanson des blés d'or" ?
Le vent emporta ces paroles et je les recueillis comme autant de souvenirs.

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