vendredi 26 septembre 2014

Djurdjura





Cette nuit, un oiseau blanc s’est posé sur mon épaule et m’a dit des mots fous. C’était l’âme d’un ami qui peinait à trouver le chemin du paradis tant la barbarie et la violence s’étaient déchaînées contre lui.
 Il était venu dans un massif merveilleux appelé par ceux qui s’étaient présentés à lui comme des amis et au lieu d’une escalade sacrée dans des lieux paradisiaques, il avait été pris dans un filet comme un vulgaire papillon, cruellement épinglé sur un carré de douleur, avait dû proférer des injonctions haineuses à l’égard de sa patrie et enfin avait été décapité sauvagement, éclaboussant les rochers parfumés de son sang vermeil.
L’oiseau du paradis avait tout de suite accompli son office, mais l’âme du condamné sans motif résistait. Comment voler vers les cieux quand on a été aussi cruellement traité et humilié ? Alors une grande voix, mélodieuse et admirable, celle de Marguerite-Taos Amrouche perça les nuages et fit retentir son chant d’amour.
L’oiseau des miracles s’envola enfin vers son destin, allant grossir les rangs de tous ceux qui étaient tombés au champ du déshonneur, trahis et vaincus.
Il n’était plus seul, notre martyr ! Entouré par des amis, des vrais, il entra dans la ronde et tous jetèrent un regard apaisé, sur ce massif voué aux sources de la féerie !

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