Cette
nuit, un oiseau blanc s’est posé sur mon épaule et m’a dit des mots fous.
C’était l’âme d’un ami qui peinait à trouver le chemin du paradis tant la
barbarie et la violence s’étaient déchaînées contre lui.
Il était venu dans un massif merveilleux
appelé par ceux qui s’étaient présentés à lui comme des amis et au lieu d’une
escalade sacrée dans des lieux paradisiaques, il avait été pris dans un filet
comme un vulgaire papillon, cruellement épinglé sur un carré de douleur, avait
dû proférer des injonctions haineuses à l’égard de sa patrie et enfin avait été
décapité sauvagement, éclaboussant les rochers parfumés de son sang vermeil.
L’oiseau
du paradis avait tout de suite accompli son office, mais l’âme du condamné sans
motif résistait. Comment voler vers les cieux quand on a été aussi cruellement
traité et humilié ? Alors une grande voix, mélodieuse et admirable, celle
de Marguerite-Taos Amrouche perça les nuages et fit retentir son chant d’amour.
L’oiseau
des miracles s’envola enfin vers son destin, allant grossir les rangs de tous
ceux qui étaient tombés au champ du déshonneur, trahis et vaincus.
Il
n’était plus seul, notre martyr ! Entouré par des amis, des vrais, il
entra dans la ronde et tous jetèrent un regard apaisé, sur ce massif voué aux
sources de la féerie !
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