Au
temps où les voilettes étaient à la mode, une jeune femme fit sensation en
remplaçant cette dentelle par une plume de faisan, ce qui lui donnait un charme
fauve.
C’est
dans cet accoutrement qu’elle rencontra le roi des oiseaux qui lui fit grief d’arborer
un attribut de l’un de ses sujets. « Contentez-vous des fanfreluches
habituelles et laissez ces plumages qui ne vous appartiennent pas » lui
dit-il sévèrement mais pour le faire mentir, un jeune homme vêtu de velours
dont le chapeau était orné d’une magnifique plume, à la tyrolienne, apparut au
bout du chemin et fit entendre un chant ancestral qui mit en fuite le roi des
oiseaux. Une fois de plus, les hommes ont gagné pensa-t-il amèrement, laissant
le couple se former, esquisser une danse pastorale et enfin se laisser aller
aux douces rêveries d’un amour naissant.
La jeune femme fit
serment de laisser le vent caresser son visage en toute liberté et dorénavant elle
ne sortit plus sous le refuge d’une voilette ou d’une plume d’oiseau. Quant à
son bel amant, il se débarrassa à son tour, de tout cet attirail destiné à
plaire aux jeunes filles car il l’avait trouvée, sa douce dame aimante. Il
préféra le collier de ses bras à toute parure, bien inutile jusqu’à ce que le
destin les sépare.
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