vendredi 12 décembre 2014

La fée de l'oued perdu





En marchant dans le désert, j’ai vu surgir, au-delà d’une dune, une oasis merveilleuse où dattiers, orangers et jasmins s’élevaient au bord de l’eau répartie par la noria pour alimenter des jardins enchantés.
Je me suis assise sous la tente et j’ai bu une coupe de lait de chèvre, mangeant des gâteaux de miel et de sésame.
Je me suis assoupie dans un opéra régi par les oiseaux.
Un énorme orage s’est élevé, chassant mon rêve et me propulsant dans une ville du nord fréquentée par des ombres.
Je me suis réfugiée dans un café, le seul endroit où je rêvais en mon adolescence un cahier d’écolière à la main.
J’y jetais tous les soupirs de mon âme, certaine que le bonheur n’existait que par les mots.
Mais une extravagante créature, vêtue d’une robe de bal, ornée de bijoux d’apparence baroque et coiffée d’un chignon d’où s’échappaient des mèches blondes m’a demandé l’autorisation de siéger à mes côtés.
J’ai accepté, heureuse d’apporter un peu de bonheur à une personne qui apparemment était en manque mais la jolie femme me détrompa en me révélant son identité : elle était la fée des oueds perdus et elle en fit jaillir un de mon verre, créant une cascade qui me ramena dans mon univers, celui de l’oasis où m’attendait le prince éternel  des amours éperdus.

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