Mon aimée aux yeux couleur de rêve, j’embrasse
passionnément tes paupières qui dissimulent des mondes lumineux auxquels je n’ai
pas accès. Mais je ne t’en fais pas le moindre grief. Il est bien naturel que
tu aies des secrets et que tu t’échappes, telle une sirène, dans un univers
marin. Tu en rapportes des bijoux faits de corail et de nacre et j’aime te voir
ainsi parée, dans la splendeur de ta nudité ambrée.
Mon amour aux mains d’argent, je
contemple tes ongles peints en bleu turquoise, ornés de cœurs blancs et roses
et j’imagine que nous voguons tous les deux dans une felouque sur le Nil,
fleuve des Dieux.
Nous faisons halte dans un palais de
marbre rose non répertorié et nous y abritons nos folles passions qui
rejoignent ensuite les nuages.
Mon épouse au ventre arrondi par la
maternité, je t’embrasse mille fois et je rêve de revenir avec toi dans ces
étendues sauvages quadrillées par les oies et parfumées de tous les trésors des
oasis.
Je t’apporte du lait et des dattes et je
te raconte des histoires inventées par la belle Shéhérazade pour que tu trouves
le sommeil.
J’embrasse tes lèvres et je m’allonge
près de toi, guettant le moment où je pourrai franchir avec toi, toutes les
portes du rêve qui m’ont été refusées jusqu’à ce jour et ô miracle, elles s’ouvrent
une à une, comme celles qui conservent les étiages des canaux dorés, pourvoyeurs
de richesses infinies.
Nous nous embarquons sur
les péniches royales qui mènent à la Venise des peintres et nous nous faufilons
dans un intérieur majestueux, aux mosaïques bleues, heureux de vivre enfin un
bonheur où le ciel et la terre se confondent en promesse d’amour.
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