Avec
sa jupe et son corselet de soie noire, elle m’est apparue comme la prêtresse d’un
monde disparu.
Des
imprimeurs, des forgerons, des orfèvres l’escortent tandis qu’elle jette des
roses et du muguet aux spectateurs venus l’admirer.
Elle
prend place dans une calèche tractée par un quadrige, porte une capeline ornée
de clochettes parfumées et telle une reine, envoie des baisers à la foule qui
grossit pour l’applaudir.
La
calèche s’arrête devant un hôtel particulier à la façade sculptée de dieux et
de nymphes et s’engouffre sous la porte cochère après avoir offert des bouquets
de muguet et de roses miniatures. Je m’élance sur les ailes d’un gigantesque
papillon et m’introduis dans une pièce à colonnades par une vitre semi-ouverte.
Allongée, les yeux mi-clos, sur un fauteuil Récamier, la reine du muguet attend
que sa femme de chambre lui serve du thé à la rose et des biscuits aux pavots.
Elle
prend place à la table où l’on a déposé le contenu d’un plateau gourmand et
boit le thé à petites gorgées.
Puis
un bel homme romantique portant une chemise à jabots et des manchettes garnies
de volants s’installe au piano et enchaîne des nocturnes.
La nuit tombe. Je prends
place dans la chambre de la reine, sur un fauteuil réservé aux intimes et
lorsqu’elle arrive, dans un déshabillé de soie brodé de roses d’or, je sens mon
cœur battre à tout rompre et digne fils de Peynet, je dépose sur ses mains
blanches des brassées de lilas tandis que les tourterelles forment notre
cortège nuptial.
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