jeudi 25 juin 2015

Le Roi blessé




Mes belles, mes tourterelles, je vous attends du haut du grand chêne où  je me suis posé il y a tant d’années.
Mes cheveux ont blanchi mais mon cœur est toujours ardent et je sais que ma fougue en imposerait à plus d’un jeune prince rêveur et amoureux.
Croyez-moi, mes belles, mes tourterelles, laissez-vous porter par la vague de mon désir, vous ne le regretterez pas.
Mais seul le vent répondit à ses propositions et le roi s’endormit en rêvant que des tourterelles lui prodiguaient mille caresses, lui rendant ses vingt ans.
Une tourterelle bleue mit à profit l’abandon du roi pour effleurer son corps avec beaucoup de délicatesse, laissant derrière ses caresses une poudre d’or qui remédia aux blessures du vieux guerrier, lui donnant une seconde jeunesse.
À l’aube, un phaéton doré apparut dans le ciel, précédé de boules de feu qui jaillissaient en bouquets et le roi prit place dans ce bel attelage tracté par des chevaux de lune. Une princesse l’accompagnait, mutation de la tourterelle du grand chêne et tous deux s’envolèrent vers un ailleurs bleuté. Un palais de marbre rose abrita leurs amours et le roi vécut très longtemps car sa princesse, Esther, veilla toujours sur lui avec infiniment d’amour.

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