jeudi 28 décembre 2017

Par un soir de pleine lune



Par un soir de pleine lune, croyez moi si vous le voulez, la guitare de Johnny s'est mise à swinguer.
Chevauchant sa mythique Harley bleue, notre légendaire chanteur, avec la fougue des Walkyries, descendait, cheveux au vent, la célèbre avenue des Champs Élysées, suivi par ses amis semblablement motorisés pour lui servir d'escorte.
Venaient ensuite des loups de Sibérie, silencieux, pour lui offrir ce qu'il avait toujours aimé, la fauve présence d'une force dont on ne veut pas se servir à l'encontre des hommes venus sur terre pour aimer et non haïr.
Une foule de fidèles suivait, utilisant, pour les uns un pas de course, pour d'autres, des carrosses traînés par des chevaux blancs ou slalomant sur des skates aux dorures gitanes.
On la lui avait toujours promise, cette ultime chevauchée, la seule digne de son immense talent pour la lui refuser à la dernière minute, par crainte d'un improbable incident.
Mais que pouvait il donc arriver de pire que la mort si souvent présente dans les décors de ses spectacles comme un ultime défi?
Par un mois de pleine lune, le cortège de Johnny s'est déployé et un chœur de pleureuses voilées et immaculées a recueilli toutes les larmes des fidèles pour en faire des soleils.

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