mercredi 23 mai 2018

Un Ministre peu ordinaire



Silhouette juvénile, tics prononcés lors de débats, une ardente foi pour la sauvegarde d’une planète mise à mal par une industrialisation forcenée, le ministre de l’écologie reste fidèle au poste en dépit de son désir de reprendre la route des forêts oubliées.
Chacun se souvient de l’amour qu’il éprouvait, en Amazonie, pour un oiseau rare dont l’espèce était menacée.
Avec l’agilité d’un Mowgli des temps modernes, il parcourait la terre, soucieux de noter çà et là les avancées de la dévastation annoncée et pulvérisée d’une chiquenaude par les financiers d’un monde voué à l’attrait de l’or.
De même que les Espagnols avaient détruit des civilisations riches en idéaux et hiérarchisées, de même, des personnages influents, agissant par cercles d’intérêts, quadrillent des mondes disparates pour imposer une monnaie qui devient le passeport de tout homme se réclamant d’une modernité pour le moins douteuse.
Fini le mythe de la Renaissance qui se voulait l’arbitre des élégances, du beau langage et de l’art allié à la vertu !
Les sciences modernes sont tombées sous le joug du dollar roi !
Que pèse un petit oiseau face à ces grands argentiers qui mènent le monde ?
Des animaux de poids, éléphants, rhinocéros, baleines et tant d’autres disparaitront peut-être de la nature qui croule également sous l’amoncellement  d’immondices envahissant les rivières, les mers et les friches industrielles, défigurant  notre belle mappemonde et lui ôtant sa pureté originelle !
Foin de toutes ces considérations et revenons à notre ministre de l’écologie !
Quel portefeuille accepté par un prosélyte des équilibres naturels ! C’est un peu comme si l’on confiait le ministère de l’Intérieur à une personnalité de l’acabit de Monseigneur Vingt Trois !
Si le fondateur d’Ushuaia a finalement accepté ce portefeuille brulant, c’est qu’il s’est senti, à l’âge de la maturité, capable d’affronter les vicissitudes de la tâche gouvernementale.
Si l’on revoit son parcours, on ne doit pas retenir de lui l’image d’un baladin de la Terre.
Lors du sommet de la Terre du 2 Septembre 2002 à Johannesburg, le Président Jacques Chirac prononça une phrase qui fit le tour du monde : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Or nous savons, à présent, que c’est Nicolas Hulot qui lui offrit ce précieux joyau !
Il fut toujours celui qui murmura à l’oreille des présidents français et la réussite de la COP 21 lui doit beaucoup.
A cette époque, il parcourut le monde afin de sensibiliser les puissants à la noble cause de la Terre et il occupa des bureaux présidentiels à titre gratuit pour tisser la toile d’araignée géante que n’aurait pas désavouée Cédric Villani animé lui aussi par de nobles  desseins.
Peu lui chaut la recherche des honneurs et des richesses !
Chacun d’eux poursuit sa tâche en faisant sienne une notion de la république romaine, aujourd’hui tombée en désuétude, la vertu !
Ce nom, virtus, était au centre de la république romaine et lorsqu’elle ne fut plus incarnée par des hommes dignes de ce nom , l’empire naquit avec son corollaire de vices, de murs et de guerres jusqu’à la chute d’un état qui avait régné sur le monde.
Dans ses satires, le poète Juvénal montrait déjà des romains pressés de quitter la capitale pour échapper à la promiscuité, le bruit et ce qui ne s’appelait pas encore, la pollution !
O tempora ô mores comme le disait Cicéron dont on coupa les mains qui avaient écrit Les Catilinaires, dénonçant la corruption, avant de le poignarder à mort !
On croit toujours que les valeurs, la paix, la démocratie sont éternelles : hélas, elles ne le sont pas :
Tout peut disparaître, l’être humain y compris !
Souvenons-nous de la disparition inexpliquée des dinosaures puis de la mort de l’homme de Neandertal !
Notre berceau commun, la Terre peut également se dissoudre dans un cataclysme inouï !
Soutenons notre ministre de l’écologie car le salut de tous est un mince filet d’argent sur le cours du temps qui prend sa source dans les hauts lieux de la légende, mystérieux et fragiles !



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